Cycle de Fabyrinthe (dernier topic, promis !)

Il reste une chose, importante, qui me prend tout mon temps libre et est responsable de mon afktisme sur RO...

La rédaction du cycle de Fabyrinthe.

Quéquecé ? En un mot (et sans prétention aucune) Le cycle de romans que j'écris.

pour des raisons de ... sécurité, je ne peux dévoiler la trame de l'histoire, mais voilà quelques extraits des différents romans (que j'écris dans un désordre chaotiquement complet, hélas^^)

Fabyrinthe 4 : L'ombre d'un Drakowar
(L'histoire débute dans notre monde -il s'agit là des toutes premières lignes- dans un futur proche, entre 2010 et 2015)

Lieu-dit de C’Avallon, Mercredi 14 janvier 2006, 23h46

Les nuits de C’Avallon sont particulières. Un parfum de liberté sauvage teinté d’angoisse. Une couleur opaque sans limite générant la peur. En bordure d’une forêt calme, seuls les pas de Shagya Valren troublent désormais la quiétude des lieux. Tremblante sous les assauts du froid, elle arpente un sentier forestier sans crainte aucune. Enveloppée d’un long manteau noir, d’une écharpe et d’un bonnet de la même non-couleur, elle lutte contre un ennemi bien plus implacable que le froid: L’insomnie. Ses yeux gris acier scrutent le sol, le vent envoie voler quelques mèches de ses longs cheveux sombres. Elle mesure ses pas, comme si le bruit régulier de ses chaussures pouvait se transformer en douce berceuse … A C’Avallon, on surnomme Shagya « Dragon solitaire » . A vingt ans, quand la majorité des jeunes filles vivent et sortent en « communauté » , Shagya a choisi la fuite. Fuite des problèmes, de la populace, de la civilisation en un mot. Il n’en a pas toujours été ainsi. Shagya, condamnée à changer, n’a pu complètement s’adapter à la nouvelle vie qui s’imposa comme sienne. Elle y a laissé son bonheur, ses amis, puis progressivement sa santé physique et mentale. Quelles sont donc ces différences entre Shagya et Vous, Nous, les autres gens ? Parlons de Vous : Vous vous sentez rassuré à l’idée que nul ne vous ressemble, que vous êtes seul pour diriger votre vie. Vos passions, vos goûts, vos habitudes, votre éducation, toutes ces particularités combinées font que vous êtes Vous, seul(e) et unique. Shagya aurait donné n’importe quoi pour être à votre place. La différence est pour elle une malédiction. Elle a lâchement fui, préférant le repli à l’affront, en espérant qu’elle réussirait malgré tout sa vie. Jusqu’alors, ce n’est pas une réussite. Isolée dans sa petite maison telle le dragon dans son antre, elle se meurt à petit feu. Shagya aime observer, analyser, subir mais rester libre de penser.
Toutes sortes de rumeurs plus ou moins folles ont circulé à son sujet. De par ses origines citadines déjà : « Cette Parisienne, elle tiendra pas longtemps ». Puis elle fut qualifiée d’asociale, de dérangée, et de malade, jugée par des inconnus. Ses pas glissés la reconduisent sur le pas de sa porte.
Quasiment aucun bruit.
Un hibou.
Une tuyauterie.
Le chien.
Son propre sang qui lui bat les tempes.
Shagya se recouche.
Comme elle aimerait que le sommeil l'accueille à bras ouverts ! Mais non. Pas ce soir. Comme à l'accoutumée. Shagya s'épuise. Ses forces l'abandonnent. A peine tient-elle debout. Trouver une solution ? Elle craint l'autre, fuit l'autre, restant cloîtrée avec Quitoh pour seule compagnie. Quitoh ? C’est le chien. Un animal noir, blanc et feu, au sang husky, possédant un œil bleu et un marron, une oreille dressée et une cassée. Voici deux ans qu’il lui tient compagnie. Deux ans qu'elle s’est échouée dans le village perdu de C’avallon. Trois ans de survie, neuf ans de servitude, six ans de bonheur oublié.

Oublié ou presque. Un long tunnel humide, une lumière violente, un bruit assourdissant, un froid intense et un douloureux contact sont ses plus vieux souvenirs. Le bonheur ? Lointain, si lointain… Elle aimait lire. Observer. Poser des questions sans espérer de réponse.

Base de données Lum-Templieurs :

Shagya Valren. Lum n° 32

Taille : 1m64 Poids : 52 kg Date de naissance : 08/08/1987 Age actuel : 20 Dernière DCo : 12/04/2002 Evadée le 12/04/2002 Surveillance : Standard tant que non-DCo. Lieu de vie actuel : Inconnu. Recherches en cours.

J’y suis presque. Fiche suivante. Tiens ? Cette Shagya Valren est née le même jour que moi.

Tristan Velano
Par n° 384

Taille : 1m74
Poids : 72 kg
Date de naissance : 31/09/1964
Age actuel : 43
Dernières actions Par : marketing
Surveillance : accrue
Lieu de vie actuel : Neuilly-sur-Seine, 5, rue Rigaud

Le voîlà. Un publicitaire. Pas de chance pour lui, je déteste ces gens là. Une belle bande d’égoïstes !

J’ai copié-collé en quelques secondes la fiche sur le PlaninT (planificateur interne, une invention géniale des Lum-Templieurs) reste plus qu’à repérer les lieux. J’en suis malade d’avance, de ce métro, de ces bus, de ces contribuables suintants entassés comme sardines en boîtes.
Des bruits de pas derrière moi. Père, sans doutes.

-Tu as trouvé, Kayne ?
-Oui. Reste plus que le pré-repérage.
-Tu n’es pas obligée d’utiliser les lignes de métro, tu sais. Une vue a…
-Je me perd, sinon. Pas le choix.
-Tu es aussi efficace en actes qu’ économe en paroles, je n’ai aucun souci à me faire. Rappelles-moi le prix convenu ?
-Déjà oublié ?
-L’administration de Fabyrinthe une semaine et un exemplaire de la Bible.
-la Bible ? Ca ne te ressemble pas.
-Faël me l’a conseillée sur Intranet. Et elle dit que des millions de gens y croient.
-Tu auras le tout demain matin. Rapide, précise et efficace comme d’habitude.
-Oui, Père !

Eyristar centre, jour inconnu, le soir.

L’air nocturne reste torride. Le jour ne se lèvera pas avant plusieurs heures. Les gardes abrutis sont abrutis par l’alcool. Parfait.
C’est le moment.

Une silhouette furtive se glisse entre les palissades du centre Eyristain. C’est un homme. Grand, mince, le cheveu châtain clair, il est enveloppé d’un ample manteau rouge. Pour lui, la fuite est une libération, la première bouffée d’oxygène d’un être libre. Comme il a hâte de ressentir la caresse du vent sur son corps, la douceur de la lumière blafarde des étoiles, la puissance du rayonnement du soleil… Patience. Il n’est pas encore tiré d’affaire.
Il franchit sans bruit le couloir central, esquive trois gardes un peu plus sérieux que les autres et atteint sans peine l’entrée principale. Parfait. Il ne reste plus que le portail d’entrée. Haut de cinq mètres, large de dix et blindé comme il sied à une forteresse. Fâcheux contretemps.
L’homme rouge reste en planque derrière une rangée de tonneaux. Jamais il n’abandonnera. Ses compagnons se sont sacrifiés pour lui permettre de se libérer, se libérer de l’esclavage odieux du Sakristar, du serment de servitude, de l’enfer de la guerre. Lui en réchappera peut-être, mais nombre de ses compagnons d’infortune n’auront pas cette chance. En leur mémoire, pour l’honneur, il se doit de réussir. A présent, nul ne saurait briser sa volonté.
Les patrouilleurs du Sakristar gardent l’unique levier du portail. Il faut attendre la relève, dans une heure. Tant pis, il lui reste deux heures quinze avant que sa disparition ne soit découverte. Mais pendant ce laps de temps, il aurait aimé mettre le plus de distance possible entre ce lieu maudit et lui-même.

C’Avallon, 1h56

Shagya sombre.
Sombre.
Sombre, tels ces arbres nocturnes torturés . Une forêt. Elle connait bien la forêt, en la voyant tous les jours depuis deux ans. Cependant, ce n’est pas LA forêt qu'elle connaît. Celle-ci est lugubre. On la pourchasse, et comme d’ habitude, elle fuit. Shagya se cache derrière d’imposants troncs et s’accroupit dans les fossés. Il va la rattraper, elle s’allonge et se recouvre de feuilles. Il s’approche. La jeune fille se sens épiée par des centaines d’yeux. Il l’a vue. Elle se relève, envoyant voler des centaines de feuilles, et court pour esquiver le danger.
Elle ne sait même pas qui il est, qui fuir. C’est un homme au visage familier. Il faut courir, plus loin, plus vite. Mais avancer est un vrai calvaire, les herbes la retiennent, son souffle l’abandonne. Il faut tenir. shag ne sent plus ses jambes. Elle n’entend pas l’homme, mais il est JUSTE derrière elle. Il est toujours juste derrière, quoi qu’on fasse. Shagya force encore l’allure. En pure perte. La nature entière se ligue contre elle, une branche l’entrave, elle tombe. Elle va mourir. Le poursuivant lui fait face. Il ricane en avançant lentement. Shag suit chacun de ses mouvements. Il est en contre-jour, elle croit distinguer un homme blanc dans une djellaba. Il lui parle.

« Svirius Vamned… »

Echo...incompréhension...tout cela n'est pas... Le paysage se brouille.
Ce n'est pas...
Pas réel...
Alors...
Sortir...il faut sortir...sort...ir...
De la forêt, Shagya passe à … une base militaire.
Ils patrouillent sans la voir. Incroyable. Mettre les pieds dans ce genre d’endroit n’est pas du tout son genre. La tranquillité des petits villages est tellement plus...? Quel délire! C’est un rêve. Sortir, il faut sort… Le poursuivant ! Mais comment est-il apparu? Shagya sourit... « Tu ne connaîtra jamais le repos…repos…REPOS… ! Les paroles résonnent comme des coups de gong dans sa tête. Elle émerge. Elle se relève. Elle sort du cauchemar. Encore. Troisième fois cette semaine. C’est toujours le même homme, un tortionnaire du passé, qui revient hanter ses nuits.

Eyristar centre, une heure plus tard.

La relève. Cinq gardes qui passent le relais à cinq autres. Comme prévu. L’homme en rouge se prépare à l’action. Peut-être aurait-il pu tous les tuer, mais il est las de faire couler le sang. Il est l’un des meilleurs éléments de l’armée Eyristane. Toujours en première ligne, semant un vent de mort et de destruction. Tous fuient à l’approche de son unité, les Drakowars, dragons de la guerre. Raargh… ce n’est pas le moment. Comme d’habitude, les gardes descendent saluer leurs remplaçants et échanger les derniers blablas à la mode. Parfait. Ces hommes sont tellement prévisibles. Il a vaincu l’esclavage, la mort et la garde. Seule la gigantesque porte du fort l’empêche de goûter à la liberté. Non. C’est le moment. Aucune porte, si énorme soit-elle, ne saurait désormais le retenir. Il enrage. Il hait le monde entier, les hommes, les chaînes, les barrières. Sous la lumière pâle des étoiles, le Drakowar 12 s’échappe du complexe.

Le Sakristar-centre est entouré d’un gardien plus efficace que tous les militaires au monde : un désert. Le Stewetch, si étendu qu’une semaine de marche suffit à peine à le traverser. Qu’importe. L’homme en rouge ne sait pas conduire, et les montures paniquent à son approche. Ses frères d’armes ayant déjà pris bien des risques pour lui, il n’ose leur en demander davantage. Le voici face à un désert de mort, sans rien, ni véhicule, ni monture, rien que ses jambes et sa volonté. A chaque pas, il songe… Le temps semble s’écouler différemment. En accéléré, alors que ses derniers mois semblaient des années. Des années d’inconscience.

Il lui reste une heure, et vingt kilomètres avant de sortir de la zone d’influence eyristane. A courir dans ce sable, ses jambes lui paraissent plus lourdes que deux chapes de plomb.

fabyrinthe 5 , Théra (titre provisoire)
(Changement de période, on a avancé dans le temps, contrairement à l'extrait précédent, ce n'est plus trop du domaine de la déduction, mais de l'anticipation, avec toutes les erreurs que celà peut suposer)



La relique d’ Orvital.

Le donjon de Karmentra, 11h53

Théra avait pourtant prévu l’imminence du désastre, entendu les rumeurs de guerre, intercepté les messages de l’ennemi.

Elle n’a rien fait.

espérant que les deux jours précédents ne soient qu'un rêve, elle gravit les dernières marches du donjon sud, pour faire face à la réalité.

La guerre.

Telle un météore, une pierre enveloppée de tissus enflammée s’envola en une gracieuse courbe pour frapper les remparts, envoyant quelques archers directement dans l’autre monde.

Elle ne pu qu’admirer la prévoyance des Templiers Noirs, plus d’une centaine en cette heure matinale où Karmentra sommeillait encore. Son regard balaya la scène, dénombrant une cinquantaine de chevaliers, trente-deux archers, autant de fantassins, et un trébuchet. Deux hommes rechargeaient déjà la monstrueuse machine.

Combien de défenseurs Karmentais ? Une vingtaine, trente dans le meilleur des cas. Le trébuchet, l'instrument de la défaite, trônait face au bastion de la résistance. Que la pierre soit aussi rare que l’or sur la lande venteuse n'était manifestement pas un obstacle pour les Templiers. Les assaillants avaient procédé discrètement, coupant peu à peu les approvisionnements, détruisant les postes avancés et brûlant quelques récoltes ici ou là.

Théra jeta un regard circulaire sur la scène d’apocalypse qui se déroulait sous ses yeux. Trois généraux vaincus, le fort assiégé, plus de vivres.

Elle se replia. Agir ? Pourquoi ? La garde de Karmentra était déjà vaincue.

Un claquement la surprit.

Magefer.

-Tu ne fais rien ?

Théra posa sa tête bourdonnante sur l’épaule du conseiller. La couronne qui la cernait chut sur le sol avec un bruit métallique. -A quoi bon ?

Magefer ramassa l’objet de pouvoir et en recoiffa sa propriétaire.

-J’ai envoyé une garnison escorter la Relique jusqu’au royaume voisin.

-Hein ?

Il s’éclipsa.

Théra tenta de le suivre, mais un impact violent l’immobilisa sur le sol humide. Elle se releva, pour constater que toute retraite lui était désormais coupée.

Ses pieds nus glissèrent sur les remparts, mais elle se hissa au créneau, face au vide, à vingt mètres au dessus de l’armée ennemie.

Le prochain impact aurait raison d’elle. Un autre Karmentais hors-jeu, et qui sait...

-C’est trop facile ! Général Gryphon, ils ont dû évacuer la relique !

L’imposant général des Templiers Noirs se retourna, très irrité :

-Je le sais ! Tu me prends pour un con ? J’ai envoyé la cavalerie seconde les intercepter !

Gryphon voyait sa victoire quasi-acquise. Une série de calculs complexe, nommée Logique Froide par ses adeptes, déterminait chacune de ses actions. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de craindre un dérapage de dernière minute, un imprévu, ces aléas que la Logique Froide ne pouvait combattre. Le grain de sable dans la mécanique huilée.

Levant les yeux vers le Donjon sud, il aperçut une frêle silhouette féminine en équilibre sur les remparts. Sa robe de tulle déchirée laissait apparaître une taille fine et une poitrine déjà généreuse malgrès son jeune âge. Arrêtant son regard de mâle sur deux belles et longues jambes, tremblantes sur deux chevilles de danseuse étoile, Gryphon ordonna :l

-Etripez-moi cette puffiasse !!

Les trente-deux archers mirent la main dans leur carquois presque à l'unisson. l'espace d'une demie seconde, ils caressèrent tous l'empennage de leurs flèche, avant de la faire pivoter de 180°, la pointe vers le donjon, l'empennage face à 32 yeux fixes. 26 mains gauches (et 6 mains droites) se tendirent et 26 mains droites (et 6 mains gauches) se replièrent contre 26 yeux droits (et 6 yeux gauches). A l'instant précis où pouces et index se dessérèrent, une volée de flèche débuta une course folle vers le donjon, avec à la clé le droit de transpercer une jeune femme de 16 ans.

Frémissant à peine face à cette course de mort, Théra sortit de sa poche un petit Autonect à écran tactile:

Now logged : Théra

Pour y inscrire d'une vitesse qui ferait pâlir un dactylobot:

Disconnect : Yes

-Fin de Connexiioonnnnnnnnnnnnn...

Les mains moites, Théra ota un petit écran de ses yeux, révélant le décors du Ludodrome de Cergy-Pontoise, placardé d'affiches vantant les mérites de Relique-Run, le dernier réal-MMORPG à la mode.

Enfin libérée de la défaite. Dans ce monde, Théra redevenait une jeune fille surdouée et respectable. Parfait, si une demie-douzaine de templiers noir n'étaient pas redevenus au même moment une demie-douzaine de collégiens jaloux et haineux:

-Sale lâche ! Tout ça parce que tu perds !!! Pfffft !

-Comment t’as pu passer niveau 20 ! Même ma petite sœur joue mieux que toi !

Théra n’écouta guère. Bien qu’elle ait pu entrer à l’Astrycée, qui était, comme chacun sait, l’un des établissements les plus sélectifs de l’enseignements secondaire, bien qu’elle ait terminé parmi les 100 meilleurs du Grand Dispatch, elle n’était pas fichue de mettre une bande de rustauds en déroute !

Encyclopédie du 21° siècle : Autonect

Héritier des PC portables, l'Autonect se compose d'une Unité centrale de 30 centimètres carrés reliée à un Monocran (écran mobile sur l'oeil droit) et à un clavier vocal (inexistant et commandé à la voix), cérébral (Pour les plus récents) ou dactylal (miniaturisé dans la main, pour les anciens)

Tout le monde ou presque en possède un.


2. Unicard

"De toute façon, j'ai toujours été nulle sur les MMORPG !" pensa t-elle.

Aucune raison de contredire les Templiers Noirs, tout émoustillés de leur récente et facile victoire sur le Donjon de Karmentra. Courbée sous une pluie battante, la jeune fille leur échappa en prétextant un travail urgent. Elle héla un V.A.A et s'enferma aussi vite que possible dans le petit habitacle imperméable aux remarques comme aux intempéries.

"Veuillez glisser votre... » Commença la voix monocorde.

"Oh, ça va !

Eva inséra son unicard dans la fente, et sélectionna la destination Astrycée Stéphane Callais, son Lycée . Juste au cas où un Templier voudrait vérifier son emploi du temps.

Lecture de l’unicard n° 8.397.537.054, ce 4 octobre 2040.

Nom : Barves

Prénom : Théra

Née le : 13 janvier 2016

Taille : 1m73

Poids : 61 kg

Yeux : marrons

Cheveux : noirs

Groupe sanguin : O-

Lieu de vie : Résidence universitaire « Amarilla » , campus de Pontoise, chambre 504, 95000 PONTOISE.

Personne à prévenir en cas d’accident : Mme Barves Fatou, unicard n° 4.786.206.002.

Biiiiiiiip !!!!

Théra remit l’unicard dans la poche gauche de sa veste, après que l’insolent bip l’eut libérée de sa matinée de cours. Tournant rapidement le dos à l’ Astrycée Stéphane Callais (Du nom du premier français qui avait mis le pied sur Mars.) elle résolut de se débarrasser le plus vite possible du désagréable :

Ses devoirs.

A savoir, un exposé sur la nature de Markab, et toutes les extravagantes suppositions qui furent émises au XX° siècle. Elle alluma son MPC (Miniature portable computer) pour lancer la recherche « Markab » qui donna une magnifique page de pub pour… les cintres auto-repassants Markab.

-Pauvre idiote ! Un enfant de 4 ans saurait faire cette recherche ! pensa t’elle.

Ses longs doigts bruns coururent sans effort sur le petit clavier.

« Etoile Markab »

-Bien.

Direction, la B.C.F.C

Théra héla un V.A.A (Véhicule Autonome Assemblable) de location et glissa son unicard dans la fente du tableau de bord. Elle eut peine à articuler « Bibliothèque Centrale Française de Cergy » avant de sombrer dans son rituel de voyage, le petit somme réparateur.

Elle s'assoupit durant le voyage, difficilement à cause des pubs sonores qui passaient sans discontinuer sur l'écran du V.A.A, et malgré ses efforts pour les ignorer, son cerveau enregistra tous les messages:

"Avec "Choistellair", assouvissez vos fantasmes les plus fous ! Le plus grand choix de rêves de la région: îles désertes, harems féminins et masculins... Facilités de paiement, Choistellair, c'est le paradis à portée de main !

"Les randonnées "Cavalibres" vous rapprochent de la nature ! Avec votre fidèle compagnon équin, vous découvrirez les merveilles du parc naturel du Vexin ! Possibilités de longues randonnées et de bivouacs. En ce moment, grande promotion sur les locations de Purs sang arabes, le plus beau cheval du monde ! Dépêchez-vous !"

Eva s'agita, et plaqua son manteau sur la sortie phonique.

"gggggg....zzzzz.....wwwww… pas cher.

Une sonnerie apaisante annonce son arrivée à bon port.

Elle descendit, impressionnée par les quarante étages de la BCFC. Eva n'aimait pas les bibliothèques, ces lieux froids et austères témoins d'une autre époque, barbare et ignorante, qu'elle s'efforçait d'oublier...


Bibliothèque Centrale Française de Cergy.

Elle descendit de voiture, impressionnée par les quarante étages de la BCFC.

Qu’une information ne se trouve pas sur le net lui paraissait… inconcevable. Cependant, peu de personnes iraient chercher des archives du XX° siècle sur Markab, les connaissances de l’époque étaient si… primitives !

Biiiiiiiiip !

Elle entrait. Par flemme d’avoir à chercher, elle se laissa guider jusqu’à l’encyclopédie du ciel » éditée en 1995.

Un ouvrage épais, dons la couverture cartonnée avait due être belle à une certaine époque.. Alors qu’elle s’en saisissait, Théra remarqua une petite feuille, pliée en quatre, qui chut sur le sol.

Un simple griffonnage.

-Qui que tu sois, je te remercie.

Pardon, je ne me suis pas présentée. Mon nom est Shagya Valren. Je suis à l’origine de certains évènements…

Ces évènements sont si vieux qu’ils en deviennent flou, si improbables qu’ils en deviennent impossibles. Lorsqu’en plus, le monde entier te persuade d’avoir rêvé, la résistance n’en devient que plus difficile. A moins d’avoir un allié, ou un support.
Retournes-donc cette feuille…

Shagya Valren.

Théra sentit ses doigts trembler en serrant le papier jauni.

Une entrave ? Un imprévus au bon déroulement d’un emploi du temps minuté ?

Cependant, elle retourna la feuille. C’était un petit format, de vingt centimètres sur trente environ, quadrillé de lignes bleuâtres.

-Tu es une personne curieuse et courageuse. Je t'adore déjà.

Première escale.

La jeune Astrycéenne fronça les sourcils. Quel culot ! Un quelconque plaisantin prétendait la connaître avec quelques tâches d’encre sur de la pâte à bois blanchie ?

Elle allait le jeter quand une annotation retint son attention :

Dict TER N° 6973469

Théra pivota de quatre-vingt-dix degrés pour monter sur le tapis roulant qui parcourait les vingt-six rangées de la bibliothèque centrale de Cergy. Elle sauta au « T », reprit un autre tapis pour la sous-rangée « TE » et ses jambes lui permirent de compléter jusqu’à « TER ».

L’ouvrage se trouvait à trois mètres de hauteur. Théra se plaça sur un élévateur rectangulaire qu’elle activa et immobilisa face au n°6973469. L’ouvrage était grand, épais et lourd, très lourd. Ses bras frêles ployèrent sous ce poids et le dictionnaire tomba au fond de la plate-forme avec un « plof » sonore.

Il s’était ouvert à la page deux-cent soixante douze.

«… prévue le 12 août 2183, jour où les mondes orientaux et occidentaux s’entre-détruiront… »

L’Astrycéenne repoussa l’ouvrage avec un cri de stupeur. Le dictionnaire chut de deux mètres soixante trois et retomba sur un coin, ses vieilles pages se répandant sur le sol métallique humide.

Un reste de café renversé par un étudiant peu soigneux tâcha ces quelques mots :

« Aujourd’hui encore, l’information reste bien cachée. Personne n’aurait admis que ces vols soient l’œuvre d’une seule personne, celle de Séréna Elfang…»

Théra n’osait reprendre cette chose, elle craignait de se salir les mains. Cependant, la bibliothèque était surveillée et, comme toute bonne citoyenne, elle ne voulait pas qu’on lui reproche sa négligence.

Elle remettait le dictionnaire à sa place, quand un petit objet plastique en tomba.

Un minidisk.

Sur le MD, trois lettres gravées : RNR.

-Tu as réussi, madame Valren…songea t’elle.

Elle fourra l’objet dans sa poche droite, avec l'Unicard

Fabyrinthe 1 : L'Equateur de Fer
(Le premier dans l'ordre chronologique, mais qui m'a fait complètement buter... je suis incapable de continuer l'histoire... )

Changement d'époque et de lieu, on se trouve sur la planète Kayer, 4° dans l'orbite d'une étoile nommée Ryon. L'époque est l'an 1067 post colonisation.

1. Pré et poste

Foren Levir avait depuis deux mois sombré dans la folie profonde, maladie marquée par une réduction du vocabulaire commun à :
-N'allez jamais au bord du monde !
-Les trolls vous dévoreront là bas !
-Vous serez pulvérisés par des dragons électriques !
Ce malheureux revers de fortune aurait pu ne nuire qu'à Foren lui-même, s'il n'avait eu l'un des métiers les plus essentiels du monde Spéranzin : livreur. Tel une artère, le livreur était vital à la survie de nombre de villages Spéranzins, irriguant de ses bienfaits (nourriture, couvertures, bois de chauffage...) une population coupée du monde par le froid permanent et les hordes de canupus, chiens sauvages blancs, très actifs cette saison.
Un livreur ne se forme pas comme un balayeur. Issus de la très sélective guilde des Voyageurs, ils subissent (à condition d'obtenir suffisament de points au Grand Test) une série d'épreuves de survie destinées à les protéger des rigueurs du monde extérieur. Courage, combativité, sens de l'orientation et résistance physique sont autant de qualités essentielles à un Livreur.

Autant de qualités qu' Aêlké Levir ne possède pas. Orienté vers la Guilde des éleveurs a l'issue du Grand test, il est devenu au terme de 2 ans de travaux pratique un modeste éleveur et vendeur de patous. Lui qui rêvait d'un métier glorieux, comme ceux de la guilde des Alchimistes ou du Progrès ! Mais le Grand Test est le parfait reflet de qui le passe, et en refuser le résultat témoigne d'un profond irrespect pour soi-même comme pour les autres.
Aêlké s'assit sur la barrière d'enclos des patous. Enorme animal placide, le patou est aussi utile pour tirer les traïneaux que pour sa fourrure, sa viande et son lait. Un Patudé heurte son bras du bout du museau, attendant qu'on lui gratte la gorge. L' animal écrase au passage la jambe de son maître contre une planche de bois, puis regrette la douce sensation du gratouillis qui n'a durée que dix secondes.
Aêlké se maudit en boitillant jusqu'à une chaise. Assis sous le mordant de la brise hivernale, sous les "Beeeuuuaaaak" des animaux, il repense à son passage du Grand Test, et aux résultats notés sur son fichier à la Guilde de l'humanité : Peu de résistance physique, Une bonne vue, pas assez de réflexes, mais une bonne mémoire et une insatiable curiosité qui finirait, d'après les professeurs, par le mener à sa perte. Ils avaient également détecté chez lui une prédisposition pour la génétique, l'éthologie et la botanique. A la suite de quoi, pour le protéger de ses propres qualités, on lui proposait un métier sans surprises, nécessitant une régularité d'horloge :Traire les femelles patous à Heure 6, nourrir et abreuver le tout à Heure 6-30 , harnacher les Patoussis (jeunes bêtes en débourrage) aux traîneaux à Heure 10, chaque jour que les Dieux font, pour les 50 ou 60 années à venir dans Orkah-village, bourgade dépendante de l'autorité Spéranzienne.

Aêlké ne songe pas un instant à regretter sa position, ni à vivre ailleurs qu'en Spéranza. Au terme de centaines d'années d'une histoire passionnante, Spéranza avait banni les formes de violences et créé un système parfait ou chacun travaille en exploitant ses compétences. Un système bâti autour du Grand Test. Un énième rapel figure d'ailleurs au dos du journal d'aujourd'hui :

-Vous êtes dans vôtre 14° année ? Il est temps pour vous de songer à l'avenir !
Le test ne représente qu'un mois dans la vie d'une personne, mais un moi déterminant tout son avenir. Les appellés ont tous entre 14 et 15 ans. Pendant un mois, ils s'essaient à toutes les activités possibles et imaginables, cuisine, mathématique, menuiserie, histoire...