À ben là vous me faites plaisir avec un sujet de même. Ma joie m'inonde en cette triste journée grise. Faisons partager la joie!
Je vous propose un de mes textes, vu que c'est le but du présent sujet. J'ai pas repris mon sujet de CityScape que j'avais déjà lancé et c'est pas de la poésie. Vous allez voir.
TOURMENT Au début (ça ne fait pas longtemps d’ailleurs), tu étais ce qu’il y a de plus joyeux. Tu vivais dans l’air du temps, voyageant avec tes amis sur les voies de la vie. Personne ne pouvait vous arrêter ; vous étiez invincible. Tu étais un pilier, un support pour les autres. On ne brisait pas ta confiance si facilement. La tête haute, tu créais ton avenir, sûr de toi.
Puis, vint cette cassure. Personne ne l’avait vu venir. En premier lieu, c’était un espèce de langueur, d’ennui presque. Quelque chose qui se développait à l’intérieur, une petite boule. Tu étais fort ; tu ne voulais pas montrer ta faiblesse. Personne ne savait pour cette sensation. Tu la gardais pour toi. Tu la combattais seul.
Mais, c’était un combat perdu d’avance.
L’ennui amena le doute et la remise en question. Ce que tu faisais était vide ; ce que tu disais était vide. Vide de sens. Plus de motivation. À l’intérieur, chaque question impossible à répondre engraissait la boule. Pourquoi suis-je comme cela? Avant, tu aurais vu la futilité de ces questionnements. Après, ils prirent toute la place.
Le doute. La pire des armes d’autodestruction. Tu doutas de toi. Tu doutas de tes amis. Peu à peu, tu t’isolas. Leurs blagues, vide de sens à tes yeux, t’irritaient. Tu n’étais plus capable de les voir rire sans les haïr. Tu avais perdu cette innocence que tous regrettent, cet état sans soucis lorsque l’âme brille d’un blanc immaculé. En ajoutant un peu de noir, elle avait perdu sa teinte originale. Peu importait le trouble que tu te donnais en y rajoutant du blanc, tout ce que tu y trouvais, c’était du gris.
Les couleurs devinrent ternes, sans intérêt. Tu cessas de sortir, d’aller voir tes amis. Tu t’isolas dans ton appartement, méditant sur tes gestes passés. Au fond de toi, ta conscience te criait de cesser cela, que tu ne faisais qu’empirer les choses, mais, sous le poids de ton doute, elle s’étouffait. Jusqu’au jour où tu ne l’entendis plus. Cette journée-là, tu la passas devant la fenêtre, regardant les phases d’un soleil qui ne te réchauffait plus. Pas une fois ton visage ne laissa transparaître quoi que se soit. Le doute, le tourment l’avait emporté.
Depuis, tu n’ouvres plus les rideaux de ta fenêtre. Tu vis plonger dans le noir, reclus. Tu as couvert les murs de ton appartement de textes et de cris étouffés. Tu les relis parfois, uniquement pour en générer de nouveau. Tu n’as pas réalisé que tu ne fais que réécrire les mêmes choses. Ton doute t’as emprisonné ; tu croyais pouvoir le combattre en écrivant, mais tu ne fais que l’entretenir, lui donner plus de force. Ce cercle vicieux, tu ne le vois pas, tu ne le verras jamais.
Tu évites le congélateur, car tu ne peux supporter de revoir le cadavre de ta petite amie.